Nous prenons un taxi depuis Almaty que nous arrivons un peu à négocier direction Charyn Canyon qui se trouve à un peu moins de 200km au sud-est. Le chauffeur est un fou et nous sommes à 150 km/h sur des nationales, certes en ligne droite mais il ne faudrait pas qu’une vache ait l’idée de traverser! Et en plus on se fait doubler! Incroyable! Pierre se trouve sur la place du mort et ne quitte pas des yeux la route durant le trajet. Il peut enfin respirer lorsque nous arrivons!
Nous nous arrêtons à la barrière d’accès au parc, payons les droits d’entrée (2€ par personne, rien à voir avec les entrées que nous pouvions payer en Chine). C’est parti pour la descente dans le canyon direction.
Paysages incroyables! Et puis nous avons de la chance côté météo. Nous arrivons rapidement au camp. Les prix sont un peu exorbitants pour la nuit mais de toute façon nous n’avons pas de tente donc pas vraiment le choix! Le campement est juste à côté de la rivière. Nous nous retrouvons dans une petite cabane sur pilotis avec deux fenêtres qui se font face sans vitre donc le courant d’air de la nuit à 10° risque d’être bien agréable!
Nous repartons nous balader! Il n’y a pas vraiment de sentier et nous nous baladons en montant là où c’est possible. Au retour au campement c’est douche froide puis nous mangeons sur une terrasse du Plov (Plat traditionnel, il s’agit de riz pilaf avec beaucoup d’huile et de morceaux de mouton) et des brochettes (appelées chich kebab ici) qu’ils servent avec des morceaux d’oignon crus.
Pierre est malade toute la nuit (sans doute un mélange d’indigestion de framboise/tomates cerises achetées sur le marché la veille et de déshydratation dans la journée…). La journée sera tranquille mais nous devons tout de même remonter le canyon pour rejoindre la route.
Finalement la montée se fait tranquillement et nous arrivons sur la piste désormais asphaltée qui rejoint la route la route principale. Un camion rouge s’arrête et nous dit de monter. Il s’agit certainement du chef de chantier des travaux sur la piste et celui-ci nous dépose très gentiment à l’intersection avec la route principale.
Nous commençons (enfin Pierre) à peine à lever le bras pour faire du stop qu’un pick-up s’arrête. Super! Des touristes polonais qui vont au Lac de Kolsaï et veulent bien nous emmener! Il y a une centaine de kilomètres et les polonais nous posent à Saty, village en bas des Lacs de Kolsaï où nous allons chercher une guest house pour la nuit. Eux ont leur tente et montent directement aux lacs pour y passer la nuit.
Nous trouvons une guest house avec yourtes. Ça nous avait manqué depuis la Mongolie! Dans le jardin il y a de nombreux tableaux d’aquarelle. C’est en fait un groupe d’une dizaine de personnes qui loge à la guest house et va chaque jour peindre des paysages.
Le lendemain, pareil nous allons sur la route de Saty et faisons du stop. C’est une jeune femme en 4×4 qui s’arrête, nous proposons le prix que nous avions lu dans le guide et elle accepte. Il y a une petite quinzaine de kilomètres pour arriver aux Lacs de Kolsaï. Notre conductrice est la propriétaire des yourtes au niveau du lac. Arrivés au lac nous retrouvons nos amis peintres de la guest house qui se sont installés un peu dans tous les coins du lac.
Nous commençons à marcher le long du premier lac. Les couleurs sont vraiment magnifiques avec las arbres qui virent au jaune et rouge et il fait un temps super! La randonnée est sympa avec un sentier qui monte tranquillement et après un peu plus de sept kilomètres nous arrivons au deuxième lac avec vue sur un glacier derrière. Très beau! Nous retrouvons les polonais de la veille qui nous disent avoir eu très froid dans la nuit. Nous voyons également les touristes croisés dans le canyon.
Nous nous installons pour la pause pique nique et un militaire arrivé de nulle part débarque pour contrôler nos passeports. Incroyable! Nous sommes en pleine montagne, et nous avons droit à un contrôle! Effectivement, nous l’avions lu dans les guides que des contrôles pouvaient avoir lieu partout. Heureusement nous les avons et tout se passe sans encombre. Ça ne doit pas être le cas des polonais, qui en nous voyant avec le militaire en profitent pour rentrer dare dare! Nous avions aussi lu qu’effectivement si tu n’as pas ton passeport, tu peux être emmener à un poste pour une demi-journée ou plus le temps que ton passeport arrive!
Après cette pose nous faisons le chemin retour. Arrivés au premier lac, nous rencontrons deux français à vélo partis d’Annecy qui ont traversé l’Europe et tout ça avec un chien! Ça donne des idées à Pierre, les vélos, pas le chien!!
De retour à Saty, nous allons à la rivière pour la douche. Ou plutôt la toilette de chat parce que l’eau n’est pas chaude!!
Pour le troisième jour c’est direction le Lac de Kaindy. Il s’agit d’un lac formé en 1911 suite à un éboulement. L’eau provient des glaciers juste au-dessus et ne dépasse pas les 6° même au plus chaud de l’été. Cette température a permis de conserver les arbres pris dans l’eau.
Pour y aller il y a une dizaine de kilomètres de mauvaise piste et pour ça nous avons une vieille vieille Jeep. L’odeur d’essence embaume tout l’habitacle et le petit monsieur qui conduit nous met de la musique kazakh à fond (exemple dans la vidéo en bas de l’article…) ! Arrivés au parking, nous avons un peu moins de deux kilomètres à marcher pour arriver au lac. C’est superbe! Les couleurs automnales sont jolies, la couleur du lac est impressionnante, et puis il y a ces arbres, avec leurs branches dans l’eau intactes.
Il est midi quand la Jeep nous dépose à Saty et nous décidons de rentrer à Almaty. Pour ça il faut faire du « stop ». En fait ici, les gens se placent au bord de la route et font signe. Tout le monde peut s’arrêter et le trajet est payant.
Nous nous installons donc à la sortie de Saty et attendons que des voitures passent… Après 2h, des camions et un troupeau de moutons, toujours rien! Personne ne passe dans cette ville!!
Et à 16h, une voiture s’arrête! Ce sont deux jeunes qui nous proposent d’abord un prix bien trop cher… Ils baissent un peu et nous acceptons car nous craignons de rester sur le carreau pour la nuit. Grand mal nous a pris!!! Le passager met nos deux sacs dans le coffre et veut que nous nous séparions, un dans cette voiture là et un autre dans la voiture qui suit. Je refuse qu’on se sépare! On n’a même pas de téléphone pour se retrouver à Almaty et puis je n’ai pas particulièrement envie de me retrouver seule dans une voiture avec deux mecs louches… Nous montons donc ensemble dans une même voiture et là ils font demi-tour… Ils s’arrêtent un peu partout et finalement essaient de siphonner une voiture de flics, avec ces derniers qui les aident! Nous avons l’impression de rêver! Finalement la voiture doit être aussi à sec et c’est dans une cour à côté d’un camion qu’ils arrivent à trouver un peu d’essence… 45 minutes plus tard nous commençons la route. Voiture à boite automatique défaillante, nous ne dépassons pas les 15km/h en montée. Nous arrivons enfin à une nouvelle petite ville, en faisant le tour, nos deux rois du pétrole arrivent à trouver un peu d’essence. Ils nous demandent avec insistance de payer tout le trajet, et ne mettent pas beaucoup d’essence… Effectivement ça ne suffira pas pour le trajet (250km) et il faudra s’arrêter de nouveau… Mais avant ça : nous faisons une pause repas. Pierre et moi essayons de surveiller la voiture pour qu’elle ne parte pas sans nous.
Dernière partie du trajet : fuite de durite, nous nous arrêtons plusieurs fois jusqu’au moment où la durite est changée.
Une fois sur l’autoroute nous faisons également une halte sur la bande d’arrêt d’urgence. Notre passager descend donner un paquet à un homme qui attend dans le noir (oui avec toutes ces histoires il est 21h) et qui lui passe à son tour un plus petit paquet qu’il range dans son blouson. Louche tout ça!!
Ça y est! Les panneaux d’entrée de la ville d’Almaty apparaissent! Et quelques kilomètres plus loin, nos deux « amis » rentrent dans une banlieue, une petite rue, se garent et nous annoncent tout contents : « Almaty! ». Chouette! Aucun bus, pas de métro! Ils ne savent même pas où nous sommes sur la carte!
Nous sommes ravis du voyage! Plus de 7h pour un trajet qui aurait dû en mettre 4 au maximum, qui nous a coûté bien plus cher que ce qui est proposé dans les guides et avec des gens qui pour le coup n’inspirent absolument pas confiance!
Bon nous tournons un peu et finalement sommes chanceux et arrivons à trouver une bouche de métro. Voilà notre épopée Saty qui se termine. Une bonne nuit de sommeil ne sera pas de trop!
Mais nous avons gardé en vidéo le meilleur de notre petite virée!
pas rassurante du tout votre virée avec les rois du pétrole ! mais vidéo très sympa